Rémy Bricka va tenter dès jeudi, si la météo le permet, de se lancer
pour un pari insensé: traverser le Pacifique à ski-flotteurs en partant de Los Angeles pour rallier Sydney (14 000 km). La chose se présente ainsi: les pieds de Rémy Bricka se terminant par des flotteurs, il s'aide dans son déplacement d'une sorte de pagaie hawaiienne de 3,20 m de long. Dès qu'il a le vent dans le dos, Bricka déploie alors un grand cerf-volant et se fait tracter de la sorte. A première vue, l'affaire paraît déconcertante, surtout quand on songe à l'immensité du Pacifique, et Rémy Bricka emporte dans son sillage une nacelle de survie d'une tonne et demie dans laquelle on trouve des mets étonnants, préparés par son sponsor alsacien (choucroute lyophilisée, par exemple). On pourrait conclure qu'il s'agit d'une loufoquerie sportive de plus. Or Rémy Bricka a démontré que son affaire était au point. En 1988, le même homme traversait l'Atlantique de Tenerife à Trinidad en 60 jours avec les mêmes ustensiles flottants. Bricka avait parlé à l'époque d'«une traversée de survie».
Rémy Bricka est un héros tendre qui, dans le civil, chante la fraternité entre les hommes de bonne volonté avec une tourterelle sur l'épaule, une grosse caisse dans le dos, des grelots aux mollets et une guitare dans la main. L'homme-orchestre évoque «un projet gigantesque, car [il se] lance dans cette aventure avec du matériel prototype». Bricka est, dans son genre, une magnifique personne qui ne s'arrête pas aux moqueries bib