Ce n'était pas la course de la dernière chance pour «Luna Rossa»,
mais cela y ressemblait. La nuit dernière, Prada Challenge devait affronter Team New Zealand dans la quatrième régate de la Coupe de l'America. Les «Blacks» ont remporté les trois premières et il ne leur manque que deux victoires pour conserver la Coupe. La seule question qui agite encore les pontons d'Auckland est de savoir si les Italiens seront capables de grappiller quelques victoires aux Néo-Zélandais.
Auckland, correspondance particulière.
Il y a plusieurs registres dans la voix de Patrizio Bertelli. D'abord le silence. Celui du Bertelli qui va, qui vient, dans les ateliers de fabrication du groupe Prada ou dans la base de son challenge pour la Coupe de l'America à Auckland. Il débarque dans une réunion, s'assied, ne dit rien, écoute beaucoup. Vêtements souples, élégance confortable, façon joueur de tennis un sport qu'il pratique des années 50. Il pose des questions, étudie, enregistre, assimile, réfléchit. Puis le voilà reparti vers une autre partie de son empire. A force, ses employés, ses collaborateurs ne considèrent plus sa présence comme pesante.
Bons mots. Il y a ensuite le niveau vocal n° 1, lorsque tout est calme et posé. Il répond aux questions avec son accent chantant de Toscane, utilise une interprète pour éviter d'avoir à parler anglais, ce qui lui laisse le temps de mesurer l'effet de ses bons mots: «La seule chose qui n'est pas toscane en moi, dit-il, c'est mon sens de l'organisation.» Il