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Foot. Gueugnon (D2) joue samedi soir en 8e de finale de la Coupe de France. Les Forgerons à la force du pied. Un sou est un sou. Rennes bat Lorient.

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publié le 4 mars 2000 à 23h03

Gueugnon (Saône-et-Loire), envoyé spécial.

Douichene a 78 ans. Dont trente-cinq passés à l'aciérie de Gueugnon comme agent de maîtrise. Du club de foot local, Douichene a tout connu. La famille Berthommier, «qui a sorti quatre joueurs», le mâchefer de l'usine enterré sous la pelouse pour absorber la pluie, les collègues rencontrés au stade: «Sur les sept rangées, je les connaissais tous.» Et, surtout, la grande équipe de 1979-1980 qui accéda à la D1, mais refusa d'y monter pour éviter de se frotter trop tôt au professionnalisme. «Gueugnon, c'est la solidarité, la camaraderie, affirme-t-il. Il n'y a pas de jalousie entre les joueurs.» Le dîner rituel qui réunit, à la veille de chaque match important, les footballeurs et le staff du club le confirme: «Ici, il n'y a pas de fric, mais il y a des hommes, assure le défenseur David Fanzel. C'est une petite famille. A table, personne ne se lève pour partir tout de suite après manger.»

Il y a deux choses importantes à Gueugnon: l'aciérie Ugine, masse imposante de briques rouges et de tôles au centre-ville, et le onze local. Depuis l'installation des premières fonderies au XVIIIe siècle, l'acier a toujours nourri la ville. Mais outre l'estomac, les Gueugnonnais ont aussi un coeur, tout acquis au FC Gueugnon. En bordure de cette cité de 9 600 habitants, le stade Jean-Laville ­ le premier socialiste qui ravit la mairie aux maîtres des forges ­ accueille en moyenne 3 000 personnes pour les matchs de championnat. Et 12 000 pour certaines gr