Rome, de notre correspondant.
Dans le virage nord du Stade olympique de Rome, ils étaient quelques dizaines, en janvier, à rendre les «honneurs au Tigre Arkan», le criminel de guerre serbe assassiné quelques jours plus tôt à Belgrade. Davantage encore à soutenir, dans ce bastion des tifosi de la Lazio, une autre banderole lors du derby contre l'AS Roma en 1998 sur laquelle était écrit: «Auschwitz est votre patrie, les fours sont vos maisons.» Récemment, les mesures policières ont permis d'éliminer les pancartes racistes, les portraits de Mussolini et les drapeaux à croix gammées ou celtiques dans tous les stades italiens. Mais, samedi, lors du match de championnat entre la Lazio et l'Inter de Milan, ils étaient plusieurs milliers à pousser des cris de singe dès que le joueur de couleur Clarence Seedorf effleurait le ballon. Ce soir, en rentrant sur la pelouse du stade romain pour la 5e journée de la Ligue des champions, les joueurs de Marseille devraient recevoir un accueil tout aussi pesant.
Les apolitiques marginalisés. En Italie, la Lazio a toujours été classée comme une «équipe de droite», recrutant principalement ses supporters dans les quartiers bourgeois de la capitale. Mais, depuis peu, les dérives néofascistes se sont multipliées et ne se concentrent plus uniquement dans les tribunes des biancocelesti (bleu et banc, les couleurs de la Lazio). «En Italie, la plupart des tifoseries sont infiltrées par l'extrême droite qui recrute sur les gradins», estime Michele Plasti