Temps de jeu réel multiplié par trois en trente ans: le rugby
moderne rime avec plus vite et plus fort. C'est bien sûr l'explication la plus évidente des blessures à répétition de l'élite des rugbymen. Pour affronter l'Irlande dimanche, lors de la quatrième journée du Tournoi des six nations, l'entraîneur du XV de France, Bernard Laporte, se retrouve à la tête d'une infirmerie archicomble. Les forfaits s'appellent Castaignède (arrière), Dominici (ailier), Lombard et Dourthe (trois quarts centre), Lamaison (demi d'ouverture), Galthié (demi de mêlée) et les deuxièmes lignes Matiu et Miorin. Les premières lignes Brouzet et Dal Maso, pour être alignés, sont en outre tout juste rétablis. Compte tenu de la suspension de Magne, pas moins de huit joueurs sont indisponibles par rapport à l'équipe qui a entamé le Tournoi au pays de Galles le 5 février. L'intégralité de la ligne d'attaque, à l'exception d'Emile Ntamack, qui glisse à l'arrière, fait faux bond.
«Régénération mentale». Ce casse-tête de Bernard Laporte, ses prédécesseurs l'ont aussi connu. Jean-Claude Skrela et Pierre Villepreux, les entraîneurs nationaux jusqu'à la Coupe du monde, ont géré en 1999 des problèmes tout à fait similaires. On se souvient de Franck Comba, sept points de suture à la lèvre, prié de jouer au centre contre l'Ecosse après les blessures de la paire Dourthe-Glas (fracture de la clavicule pour le premier, jambe cassée pour le second). Ou encore de la recomposition obligée de la troisième ligne victorieus