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Libération

Les filles du foot contre l'équipe des machos

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Le maire RPF du Plessis-Robinson devait répondre devant la justice d'«injure publique».
publié le 23 mars 2000 à 23h21

Discrètement, le visage ravagé par les larmes, une femme frappe à la porte de l'interprète. Elle est tamoul, battue par son mari, à la recherche de conseils pour lancer une procédure. Elle ne parle pas le français, et ne comprend pas les discussions d'une dizaine de femmes arborant un ruban blanc témoin de leur opposition aux violences faites aux femmes. Le groupe des Chiennes de garde ne la voit pas non plus, occupée à une toute autre cause, sur le thème «Ce n'est pas juste, le foot appartient à tous.» Elles patientent en effet devant la 14e chambre du tribunal correctionnel de Nanterre pour soutenir Nicole Abar, une joueuse de football, en procès contre Philippe Pemezec, maire (RPF) de Plessis-Robinson et président de la fédération départementale du mouvement pasquaïen dans les Hauts-de-Seine, pour «injure publique».

Mission impossible. En mai se tient le conseil municipal, avec un point d'ordre du jour sur les délicates relations entre les équipes de foot masculines et féminines du Plessis-Robinson. L'année précédente, en effet, l'assemblée générale du club s'est prononcée contre l'engagement des filles en championnat. Après une défaite en première instance, les filles, emmenées par Nicole Abar, qui entraîne l'équipe, l'emportent en appel, la juridiction de Versailles annulant la résolution de l'assemblée générale, mais sans retenir le délit de discrimination sexiste. Ce soir de mai, la question revient donc sur le tapis. Entretemps, les filles ont été acc