Il est un des rares personnages officiels de la Formule 1 à ne pas
porter d'uniforme. Cela n'empêche pas Jean Campiche, responsable du très sophistiqué système de chronométrage des Grand Prix, d'être connu de tout le paddock. A bientôt 56 ans, ce Suisse à l'accent travaillé a passé la moitié de sa vie sur les circuits. Ceux de motos d'abord, lorsque après des études d'ingénieur en électronique le jeune Campiche a voulu connaître le frisson de la vitesse. «Pendant six ans, j'ai fait partie de ce qu'on appelait à l'époque le Continental Circus. Je travaillais six mois l'hiver pour me payer mes six mois de compétition. Je bricolais beaucoup mes motos, des "compétitions client, et surtout j'essayais de limiter les coûts de préparation.» Découragé et fatigué par l'incessante gymnastique nécessaire au financement de sa passion, Jean Campiche se met à la recherche, au cours de l'hiver 1972-73, d'un «travail normal». «Et puis j'avais cassé beaucoup de matériel et quelques os. Heureusement, la tête avait tenu le choc.»
Campiche a alors la chance d'être recruté par une société d'intérim qui cherche un chronométreur officiel pour Ferrari. Il est retenu parmi 80 candidats. «Peut-être parce que je me débrouillais bien en langues il en parle couramment cinq, grâce à ses nombreuses relations dans cet espace cosmopolite qu'est un paddock de F1 , mais sûrement davantage à cause de mon expérience des circuits et de la compétition.» Le Suisse découvre, émerveillé, ce qui est déjà la plus gran