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Libération

SKI. Bernard Chevallier, président de la FFS, comparaissait hier pour expliquer sa gestion trouble. Le tribunal se penche sur le brouillard fédéral

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publié le 29 mars 2000 à 23h14

Annecy, correspondance.

Depuis treize ans, la Fédération française de ski était en situation de dépôt de bilan, mais ses dirigeants continuaient à vivre bien au dessus de leurs moyens. Hier, le tribunal correctionnel d'Annecy a examiné les méthodes du président de la Fédération, Bernard Chevallier, et de son directeur général, Jean-Pierre Bois, mais également mis en cause un système de fuite en avant organisé. L'opacité d'une fédération sportive, pourtant sous la tutelle du ministère des Sports, explique la durée des irrégularités.

Depuis 1988, des signaux d'alarme se sont succédé avec des rapports d'alerte d'un cabinet d'experts comptables privés en 1989, annonçant déjà des pertes de 15 millions de francs puis de 23 millions de francs, en 1989. La Cour des Comptes dénonçant elle aussi «les dérapages» des dépenses, ordres de mission et avantages en nature qui avaient progressé de 89% et de 111%. Ces deux rapports ont été suivis de celui du ministère des Sports en 1995, reconnaissant, malgré un emprunt de 20 millions de Francs par la FFS, un état de cessation de paiement et préconisant la liquidation judiciaire. Il aura fallu le déclenchement d'une enquête par Marie-Georges Buffet, ministre des Sports, en 1997 pour qu'éclate l'affaire en novembre 1999. Deux graves dysfonctionnement sont alors apparus: la confusion des genres entre les fonds coureurs qui alimentaient le compte courant de la FFS et la rémunération de Bernard Chevallier par un courtier d'assurance très lié à la