Gand, envoyé spécial.
Le plus grand coureur de classiques de ces dix dernières années redoute la compagnie. C'est pourquoi on le voit souvent seul en tête de peloton, poussant les pédales de ses pieds de fantassins, qu'il a longs et forts. Depuis le début de saison, Museeuw a gagné le Het Volk et la Flèche brabançonne et part favori dimanche pour le Tour des Flandres. Son directeur sportif dans l'équipe italo-belge Mapei, Patrick Lefevere, dit que Johan Museeuw «est un coureur qui n'accorde pas facilement sa confiance. Alors forcément, il passe pour un mec froid qui ne parle pas. En fait, je ne sais pas s'il existe une seule personne dans tout le milieu qui puisse prétendre dire: "Moi, Museeuw, je sais comment il est fait.»
Johan Museeuw assure que quand il y a du plaisir, ça finit un jour où l'autre par nuire au travail. C'est pour cela qu'il plaît surtout à la Flandre, dont il est originaire. «Même mon père n'aurait jamais pu supporter autant de souffrance que j'en ai supportée sur un vélo. Pour faire ce boulot il faut un sacré caractère.» Museeuw, 34 ans, a remporté huit épreuves de Coupe du monde, dont trois Tours des Flandres (1993,1995,1998), en douze années de professionnalisme. Il faut y ajouter Paris-Roubaix (1996) et le championnat du monde la même année.
«Moins spontané». Il y a deux ans, il chute dans Paris-Roubaix lors de la traversée d'Arenberg, rotule gauche cassée. La guérison est longue et si elle est si longue, murmure-t-on alors, c'est parce que son organis