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Libération

Cyclisme. Conflit linguistique dans l'équipe belge du vainqueur des Flandres. Les Lotto tout feu tout flamands.

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publié le 3 avril 2000 à 0h19

Hier, le leader de la formation Lotto, Andreï Tchmil, 37 ans, a

gagné le Tour des Flandres (269 km). Belge depuis 1998, mais auparavant tour à tour soviétique, moldave, russe puis ukrainien, Tchmil remporte la quatrième grande classique de sa carrière. Parti à 11 km de l'arrivée à Meerbeke, Tchmil résista de justesse à ses poursuivants. L'Italien Dario Pieri se classe deuxième et l'Allemand Zabel arrache la troisième place.

La direction sportive dans le sport cycliste est un art subtil qui semble, à première vue, échapper au raisonnement. L'équipe belge Lotto, dont le leader Andreï Tchmil a remporté hier le Tour des Flandres, se trouve dirigée depuis deux mois par Jef Braeckevelt, Flamand et facteur de son premier métier. Braeckevelt est originaire de la Flandre-Occidentale et va sur ses 57 ans. C'est un homme corpulent et rond de caractère. Si cette anecdote n'avait pas pris un tour «politico-linguistique», il aurait été permis d'en sourire. Car voilà que le cyclisme belge est à nouveau empêtré dans une histoire considérable, qui fait fulminer la presse wallonne et tire des soupirs d'aise aux journaux flamands. L'histoire dira si la victoire de Tchmil, naturalisé belge il y a deux ans, apaisera les aigreurs communautaires.

Devoir de réserve. Jef Braeckevelt fut durant onze ans l'adjoint dévoué et silencieux du Wallon Jean-Luc Vandenbroucke, poussé récemment vers la sortie dans de mystérieuses conditions par les nouveaux dirigeants de la Loterie belge, sponsor de l'équipe Lotto