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Libération

Derrière le pilier. Diego le diamant. Serge Simon, pilier de l'équipe anglaise de Gloucester, raconte le Tournoi pour «Libération».

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publié le 3 avril 2000 à 0h19

Troisième minute et première attaque française. C'est un ballon de

relance. On est dans nos vingt-deux mètres. Sous la pression des Italiens, on décide d'attaquer. Le ballon virevolte de mains en mains. Les courses sont droites et les espaces clairs. Le rideau azuréen est franchi en même temps que la ligne des vingt-deux mètres. Le petit Castaignède file bon train. La route est belle et les jambes du petit génie chantent. Diego Dominguez est battu. Le timing de la course de Thomas est parfait. Diego le voit passer, scotché, mazouté sur la pelouse du Stade de France. Mais il tente de démarrer quand même. Démarre. S'arrache lui aussi. Trop tard. Il est pris. Beaucoup d'entre nous auraient acquiescé, renoncé et baissé la tête pour ne pas voir s'envoler l'oiseau de Castres. Pas lui. Surtout pas lui qui joue son dernier match avec l'équipe nationale. Alors il se jette avec la hargne d'un junior surclassé. Raidit son bras comme un bâton de bois mort et le balance dans les roues arrières du Français. Au bon moment. Celui où la jambe visée est encore en suspension mais en phase descendante, juste avant le nouvel appui. Le bras frappe la cheville. A peine. Le pied droit du Français ne touchera jamais la terre. Castaignède s'étale dans l'herbe humide. Quelques minutes plus tard, sur la ligne d'en-but française, les Italiens commencent à jouer les insolents. Percussions, regroupements, re-percussion. On s'agite côté français parce que ça chauffe, et qu'on avait pas prévu ça. Les It