A gauche, des tours de la Courneuve. A droite, le béton de
Saint-Denis. Et, au centre, derrière un but du terrain du Red Star, Nouri, 14 ans, qui bécote une gamine contre la grille. Nouri habite la cité voisine de la Courtille. Il n'a qu'une route à traverser pour assister aux entraînements. Alors, il suit le club depuis ses 8 ans. Il l'assure: «Rien à dire, c'est un grand club. Comme le PSG. Le rêve de beaucoup de jeunes de mon âge, c'est de jouer ici.» Authentique: modeste onzième du championnat de National, le club de Saint-Ouen, qui affronte Gueugnon (D2), ce soir en demi-finale de Coupe de la Ligue, allèche pourtant tout ce que la Seine-Saint-Denis compte de joueurs de ballon rond. «L'image du Red Star a changé, confirme Karim Fellahi, professionnel depuis peu. Aujourd'hui, les jeunes sont de plus en plus impliqués dans le groupe pro. Alors qu'avant, c'était un club de vieux.»
Légendes. De fait, le Red Star 93, c'est un peu l'ancêtre. La preuve: la semaine dernière, il fêtait son centenaire au Stade de France (lire ci-contre). «C'est un club mythique, le seul en France qui ne porte pas le nom d'une ville, dit l'entraîneur Pierre Repellini, qui occupa ce poste à Saint-Etienne. Et un des rares club qui ait vécu cinq victoires en Coupe de France.» Mais en cent trois ans d'existence, le Red Star a bien changé. Oublié Jules Rimet qui, en 1897, créa le club dans un café du Champ-de-Mars, avec quelques amis de la bourgeoisie, avant d'imaginer ce qui allait devenir la Coupe du mo