Lens, envoyée spéciale.
Cet homme-là aurait de quoi maudire la terre entière. Mais même en le retournant dans tous les sens, impossible de trouver trace d'une once de rancune chez Ferdinand Coly. Le défenseur lensois, qui affronte Arsenal ce soir à Highbury en demi-finale aller de la Coupe de l'UEFA (1), est tout sourire, simplement fier «de la confiance du coach». La mésaventure du footballeur n'est pourtant pas banale.
A 26 ans, il accède enfin à la première division en étant transféré, pour un montant qu'il dit ignorer, de Châteauroux à Lens l'été dernier. Il joue les premiers matchs contre Strasbourg et Monaco pour quitter les terrains à Nantes à la mi-temps sur une forte douleur au genou droit. C'était le 14 août 1999. «C'est une histoire un peu folle. Comme si j'avais été marabouté. Je n'ai pu retrouver l'équipe première que le 23 mars, en quart de finale de la coupe de l'UEFA à Lens contre le Celta Vigo», confie le joueur d'origine sénégalaise. Entre-temps un incompréhensible calvaire de six mois. «J'ai passé une première IRM le lendemain de la blessure, une autre quinze jours après. On ne voyait rien. On m'a mis un gros strapping et j'ai rejoué dix jours après avec l'équipe réserve. Pourtant mon genou continuait de se bloquer régulièrement.»
Ménisque en miettes. Coly, en désespoir de cause, consultera un médecin parisien, un spécialiste lyonnais et même un ponte belge. «Je n'en veux pas aux médecins du club. Ni eux, ni les trois autres que j'ai consultés n'ont rien vu.