Menu
Libération
Portrait

CYCLISME. Le favori du Paris-Roubaix de dimanche a la passion des livres. Tchmil en connaît un rayon.

Article réservé aux abonnés
publié le 8 avril 2000 à 0h11

Gand, envoyé spécial.

Créature cycliste de 37 ans, Andreï Tchmil, vainqueur la semaine dernière du Tour des Flandres, a déjà remporté, en 1994, Paris-Roubaix, dont la 98e édition se court dimanche. C'est un homme qui passe dans le peloton pour savoir beaucoup de choses. Par exemple, Andreï Tchmil aime «tous les livres» et s'est pris dernièrement d'une passion scolaire pour Napoléon ­ «à cause de mon fils aîné», souffle-t-il. Tout est désormais bon chez l'empereur dans la maison des Tchmil, les pavés historiques comme les romans «qui traitent de la débâcle de Russie». Il y a quelques années, Andreï Tchmil s'est mis en tête d'«acheter les bouquins qui étaient interdits à l'époque de l'URSS». Comme le coureur connaît trois langues (le russe, l'italien et le français), la maison du cycliste, à ce rythme-là, n'aura plus assez de murs: «J'en ai des cartons pleins», explique-t-il.

Andreï tient de sa maman, cantatrice, le goût des arts. Il s'est essayé, plus jeune, à la peinture: «Des aquarelles», fait-il, évasif et modeste. Mais ce ne sont là que des distinctions qui l'agacent, car un cycliste est d'abord un cycliste. «Si je souffre, je me dis que c'est normal, car en course, mon corps est comme un ressort que l'on tend.» Quand il collectionnait les nationalités (soviétique, moldave, russe, ukrainienne), Tchmil avait déjà cette tête de penseur inquiet qui fait du vélo: «Nous étions quelques-uns à venir de l'ancienne URSS et on ne se souciait pas vraiment de nous dans le peloton.» Po