Pour Daniel Baal, président de la Fédération française de cyclisme,
cela relève de la «délinquance». Il est plus certain de dire que l'affaire qui a éclaté cette semaine, mettant au jour un trafic de produits dopants, illustre ce que tous les observateurs savent depuis longtemps: le dopage gangrène aussi les pelotons amateurs. Et les circuits d'approvisionnement ressemblent à ceux du trafic de drogues tout court.
L'affaire a démarré la semaine dernière à Perpignan quand deux jeunes cyclistes du Vélo Sprint narbonnais sont surpris par les gendarmes lors d'un contrôle routier en train de s'injecter des produits. A la fin de la semaine, les deux hommes et deux autres coureurs étaient mis en examen et écroués à Perpignan. Seul l'un d'entre eux, considéré comme l'intermédiaire dans un trafic d'amphétamines, a été maintenu en détention à Perpignan. Les trois autres ont été libérés lundi et mardi et placés sous contrôle judiciaire. L'affaire a ensuite rebondi à Lyon, où quatre hommes ont été interpellés. Interrogés jeudi soir à Perpignan par le juge qui instruit l'affaire, ils ont été mis en examen. Trois ont été écroués. Dont Thierry Laurent, coureur professionnel jusqu'au printemps, notamment chez Festina. Il avait été contrôlé positif et suspendu en 1996 avant d'être exclu du Tour d'Italie pour un hématocrite supérieur à 50%, laissant supposer la prise d'EPO, l'année suivante. On le soupçonne d'être l'un des principaux animateurs de ce réseau.
François Poyet, médecin du comité Auv