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Libération

Christophe Hogard, le rêve de Calais. Emploi-jeune dans le civil, le footballeur amateur affronte les pros de Bordeaux, ce soir, en demi-finale de la Coupe de France.

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publié le 12 avril 2000 à 0h08

Lille, correspondance.

Tout le football amateur français sera ce soir derrière Calais, petit club du championnat de France amateurs (quatrième division) opposé à Bordeaux (D1) en demi-finale de la Coupe de France. L'affrontement historique, qui se jouera à partir de 20 h 45 (1) devant 42 000 spectateurs au stade Bollaert de Lens, ne fait pas pour autant tourner la tête à une équipe bien plus confrontée aux problèmes du chômage et de la réinsertion qu'à la négociation de juteux contrats publicitaires. Aider des jeunes à rédiger leur CV, à trouver des «petits CDD pour qu'ils puissent joindre les deux bouts», c'est ce que fait par exemple tous les jours Christophe Hogard, 25 ans, emploi-jeune au centre communal d'action sociale (CCAS) de Loon-Plage et redoutable battant sur un terrain.

Blessures. Solide gaillard de 1,82 m pour 76 kg, Hogard, en marquant à quatre reprises, est un des artisans de l'étonnant parcours des Calaisiens en Coupe de France. Malgré tout, il répète inlassablement vouloir rester «simple». Simple, comme le milieu d'où il vient. Une «enfance normale» à Loon-Plage (Nord), commune de 6 000 habitants située entre Dunkerque et Calais, et une mère femme de ménage qui ne compte pas ses heures pour lui payer des survêtements et des baskets de marque. Les techniciens du football détectent rapidement le potentiel de ce garçon. A 13 ans, il quitte Loon-Plage et prend le bus trois fois par semaine pour s'entraîner à Grande-Synthe. «J'avais la foi, la passion. Parfois, j'