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Libération

«On a tapé les millionnaires». Ambiance de liesse hier soir à Calais, entre embouteillages et «Internationale».

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publié le 13 avril 2000 à 0h06

Calais, envoyé spécial.

Ils s'étaient préparés pour que la belle histoire s'arrête après 90 minutes de jeu. «Et que les pauvres et inconnus ne battent pas les riches et célèbres.» Mais, à l'instant du coup de sifflet final, Bernard a entamé l'Internationale. Avant de s'agenouiller dans la rue. «Les damnés ont tapé les millionnaires.» Aux Canaries comme au Bowling, de même qu'au Singe en hiver, les trois cafés-fiefs des supporters de Calais, le score provoque une ruée volontaire et instantanée des clients vers les rues alentour. «C'est mieux que la Coupe du monde, hurle Jérôme. C'est nous, les petits, les footballeurs du dimanche, qui avons gagné, contre Dugarry, le champion du monde et tous les pleins aux as.» Mais personne n'est resté devant le poste jusqu'à la fin du match. Ici, dans cet immeuble du centre-ville, on a laissé un enfant de garde devant la lucarne pour guetter, au cas où Bordeaux se permettrait de coller un second but d'honneur.

Amoureuse du goal. Autour de l'hôtel de ville, l'embouteillage est immédiat. Alors, Bernard tente de remonter l'avenue à pied, un gros paquet sous le bras. Car son truc, c'est la peinture, «en amateur, comme eux». Sa dernière oeuvre? Un portrait de Ladislas Lozano, l'entraîneur du Calais Racing Union Football Club. Et un autre d'Emmanuel Vasseur, son cousin. «Enfin, pas directement, mais cousin quand même.» 200 mètres de marche à pied, vers la mairie. Et tout le monde aux fenêtres, aux balcons, veut applaudir les joueurs. Alors, en atte