Madrid, de notre correspondant.
Ces jours-ci, le petit monde du football espagnol, une des plus grosses machines financières du pays, ne dort plus en paix, hanté par les griffes du fisc. Jusqu'alors, il s'était habitué à représenter un négoce à part, une sorte de machine à rêve et à spectacles de masse qui lui conférait une douce et tacite impunité.
Mais les autorités fiscales viennent de sommer les clubs d'honorer leurs dettes diverses et variées (impôts, droits audiovisuels") d'ici le 30 juin prochain. Passé ce délai, si les intéressés ne se sont pas acquitté de leurs devoirs fiscaux, les services des impôts se réservent le droit d'exercer des sanctions financières, voire de procéder à la relégation des fauteurs en division inférieure. Selon les mots des responsables du ministère des Finances, il s'agit ni plus ni moins de «fiscaliser le monde du football», encore trop sujet à des «pratiques peu transparentes».
Précédent. Au sein des clubs de foot, le traumatisme est certain, à la mesure de la tranquillité dont ils jouissaient jusqu'à présent sans choquer personne. En termes financiers, la mesure s'applique à un secteur dont on estime qu'il brasse au minimum 500 milliards de francs chaque année. Il y a cinq ans, le fisc avait déjà voulu mettre de l'ordre dans les comptes des clubs, mais il n'avait finalement pas, ou peu, sanctionné.
L'ensemble des équipes de première division est touché par cette décision, à l'exception du Numancia (Soria) et des trois clubs basques Alaves (