Aubagne, envoyé spécial.
Les «képis blancs» courent en vert et rouge, en bleu et blanc et parfois en bleu, blanc, rouge. Baskets aux pieds, les légionnaires de l'équipe de cross sont soucieux de leur uniforme. Alors que la Légion étrangère célèbre samedi sa fête traditionnelle de Camerone, le quartier Danjou à Aubagne (Bouches-du-Rhône) s'inquiète pour son nouveau héros, le caporal-chef Mohamed Ouaadi, vainqueur le 9 avril du Marathon de Paris en 2h 08 m 49sec. Souffrant d'une cuisse, il boîte. Ouaadi ne sera pas du défilé.
Au milieu des collégiens qui s'initient aux haies, les athlètes militaires s'entraînent sur la piste du stade municipal d'Aubagne. En survêtements verts à liserés rouges, les deux couleurs de la Légion. Petites foulées, longs étirements, trot léger. Driss el-Himer, caporal-chef, prépare sa sélection pour le 10 000 m des JO de Sydney qu'il vient de rater au Portugal. Il compte sur le meeting de Villeneuve d'Ascq, en juin, pour passer sous la barre fatidique des 27 m 50 sec. «El-Himer, tu es de service dimanche de 12 à 15 heures», lui annonce un sergent. Le nouveau champion du monde militaire de cross a du mal à cacher son agacement. Il devra faire le planton pendant les cérémonies de Camerone. Athlète, mais d'abord légionnaire.
Fondeurs engagés. Pour courir, ils sont treize à s'être engagés. D'autres légionnaires jouent de la musique, eux galopent. En vert et rouge, pour la Légion, durant les compétitions militaires. Aux couleurs de l'Olympique de Marseille