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Libération

Le centre-ville était le centre du monde. Après la défaite, la fête continuait.

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publié le 8 mai 2000 à 0h32

Calais, envoyé spécial.

L'histoire a failli être grandiose. Hier soir, c'était comme si tout Calais s'était cogné contre la poutre du bistrot quand Nantes l'a emporté de justesse 2 buts à 1. Pourtant, la rue Royale, tout au long de la soirée, a bougé à s'en donner le mal de mer. Même défait, le Calaisien ne saurait se défaire de sa capacité à fêter les siens. Surtout quand la banquette du bar est bien rembourrée. Avant la rencontre, la situation était déjà irréelle en ville.

Les Anglais qui, hier, déambulaient dans Calais un peu avant le coup d'envoi de la finale, ont cru débarquer en Provence. Qu'ont-ils vu? Des centaines de Français, le mollet nu, le torse peint, en train de manger du saucisson aux terrasses. Pour l'Anglais, le Continental est définitivement un être étrange qui sait faire des choses inhumaines, comme par exemple souffler dans des ballons de baudruche, donner de l'avertisseur tout en tenant d'une main un volant. L'incrédulité du voyageur anglais fut hier à son comble quand il croisa des chiens peints aux couleurs du club. Devant ce document historique, les Anglais prirent les quadrupèdes et les maîtres en photographie.

De Calais à la Maison Blanche. Quant aux Calaisiens, eux, ils s'émerveillent chaque jour d'être aussi nombreux à encourager leur club. Il pousse ainsi des supporters partout dans la ville. Ils sont aimables et gais comme des pinsons, mais n'ont qu'un seul refrain, «Allez Calais». Il faut rendre grâce aux exploits du Calais Racing Union Footbal