Annecy, envoyé spécial.
Le tribunal correctionnel d'Annecy (Haute-Savoie) a finalement reconnu et sanctionné les errements financiers de Bernard Chevallier à la tête de la Fédération française de ski (FFS). Jugé coupable d'abus de confiance et de prise illégale d'intérêts, cet élu haut-savoyard (il est maire RPR des Contamines et conseiller général de Saint-Gervais) a été condamné hier matin à un an de prison avec sursis et 50 000 F d'amende. La peine est légèrement inférieure aux réquisitions du procureur et ne comporte pas de privation de droits civiques: Bernard Chevallier reste donc le patron de sa puissante fédération de ski.
En attendant un examen du jugement et l'avis de ses avocats, le président ne se prononçait pas hier matin sur un éventuel recours. Mais il semble décidé à faire appel, tant il continue à rejeter toute faute: «C'était un procès où il n'y avait pas de victimes, où les victimes potentielles sont venues à la barre pour me soutenir!», protestait-il peu après l'annonce du jugement, dans les vastes locaux de la fédération qui surplombent les eaux calmes du lac d'Annecy.
«Banquier». Il est vrai qu'une bonne partie des 39 coureurs dont la confiance a été abusée par la FFS des skieurs de la trempe de Crétier, Alphand, Pelen ou Piccard sont venus témoigner devant le tribunal le 28 mars, et qu'aucun n'a porté plainte. Reste que leurs primes de victoires et de sponsors, qu'ils avaient confiées à la fédération pour étaler leurs revenus dans le temps et éviter l