Wroclaw, envoyé spécial.
Le mot judo pour le commun des mortels est souvent associé à la planchette japonaise, «yoko tomoe nage» en langue kimono. Frédéric Demontfaucon, 27 ans, qualifié pour le tableau final des moins de 90 kg pour sa première sélection aux championnats d'Europe, a fait de ce mouvement spectaculaire son «spécial». Le quadruple champion du monde japonais Shozo Fujii avait prouvé son efficacité dans les années 70. Patrick Vial avait importé en France cette arme redoutable, la seule en judo où celui qui attaque choisit délibérément de se mettre à terre sous le centre de gravité de son adversaire. Demontfaucon l'a remis au goût du jour en y appliquant une variante: un enchaînement au sol qui s'achève par une clé de bras. Il lève le voile sur cette pirouette d'école. «C'est un mouvement que j'ai adopté lorsque j'étais cadet. J'ai accroché tout de suite. Il est joli et ample. Même s'il est né d'une notion de sacrifice (Sutemi), il ne met pas pour autant en danger celui qui l'applique. Il permet d'être face à l'adversaire, de garder ses distances et de le contrôler avec les jambes. Le seul risque c'est que l'adversaire écarte ma jambe gauche alors que je suis allongé sur le dos et se retrouve sur moi. J'amène le mouvement après une technique debout par une garde classique, main droite sur le revers, main gauche sur la manche. «Le but est de faire avancer l'adversaire en diagonale sur le côté de la manche pour l'obliger à se retrouver en appui sur sa jambe droite