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Libération

Pantani, attraction phare du Giro. Participant de dernière minute, le «Pirate» retrouve son public.

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publié le 20 mai 2000 à 0h58

Vasto, envoyé spécial.

La retraite ou la course de nouveau? Le lundi de Pâques, dit-il, l'idée se précisa. Puis devint une décision. Il reprendrait bien le vélo là où il l'avait déposé, sur les route du Giro en juin 1999, disqualifié pour dopage après un «contrôle de santé», et la course le reprendrait parmi les siens. Un soulagement pour l'organisation du Giro dont la feuille de départ manquait de têtes de liste. Le quatuor Berzin (1), Tonkov, Cipollini, Gotti ayant déjà joué la pièce plusieurs fois, manquait le joker, le pirate, l'affranchi.

Entre deux gardes du corps avec une mine d'enfant battu, place Saint-Pierre à Rome, en ce vendredi 12 mai, Marco Pantani réapparaît à l'audience accordée par le pape aux grands du sport italiens et au peloton du 83e Giro. L'allusion de Jean Paul II aux «valeurs caractéristiques» du sport que sont «l'honnêteé, la transparence, le partage» n'échappera à personne et Pantani de se surprendre «d'avoir été aussi ému» et d'avoir ressenti comme «une incroyable énergie» l'envahir. Comme quoi, on peut boire du vin de messe et avoir le sang épais car, c'est connu, le paradoxe appartient au coureur cycliste. Mais Jean Paul II a su remobiliser le pécheur, redonnant par là aussi une virginité (bénédiction, absolution) au peloton. Le pape invoqua aussi Gino Bartali et chacun comprit. Bartali est mort au début du mois laissant le cyclisme italien du siècle naissant sans référence spirituelle, un siècle où les jeunes espoirs savent qu'ils ne bénéficiero