Madrid, de notre correspondant.
«Le président est nerveux. On n'a pas intérêt à perdre.» C'est le dernier bruit qui circule depuis ce week-end dans les vestiaires du Real Madrid. Car ce soir, au Stade de France contre le FC Valence, en finale de la Ligue des champions, le club phare de la capitale espagnole ne joue pas seulement une huitième victoire dans la plus prestigieuse Coupe d'Europe. Et ne met pas seulement en balance son prestige face à un club à l'histoire bien moins glorieuse.
1,5 milliard de dettes. Le président du Real, Lorenzo Sanz, ne parle que de cela à la presse et à ses joueurs: «Paris n'aurait dû être qu'une grande fête pour nous. Or, on vit dans la peur. En raison de nos mauvais résultats en championnat (le Real a terminé cinquième, ndlr), on joue à la roulette russe.» Car une défaite priverait le Real d'une participation à la Ligue des champions l'an prochain. Et le manque à gagner creuserait un peu plus le déficit du club. Cette saison, en accédant de façon un peu inespérée à la finale, le club madrilène a empoché 240 millions de francs. Une somme sur laquelle ne cracherait aucun président de club, mais au Real, qui vit largement au-dessus de ses moyens avec une dette estimée à 1,5 milliard de francs le double de son budget , l'angoisse est plus grande encore.
Le cas du Real est symptomatique de la situation financière anarchique et du népotisme du foot espagnol. Opacité financière, contrats bidons, versements mirobolants sur des sociétés écrans, recr