Pour le must des produits dopants, le glas est en train de sonner:
l'EPO est, depuis peu, détectable dans les urines. Il y a une dizaine d'années, l'EPO (pour érythropoïétine) entre dans le monde sportif, où elle est consommée pour accroître l'endurance physique et augmenter la charge d'entraînement. Mais, en 1989, la France l'interdit puis, en 1990, le Comité international olympique. Or, les laboratoires sont incapables de la détecter lors d'une analyse antidopage. Certaines fédérations proposent alors de recourir à des procédés indirects, tels que la mesure du taux d'hémoglobine ou de l'hématocrite. Ce qui n'a pas valeur de preuve: on ne parle donc pas de dopage.
En fait, les biochimistes parviennent bien à doser l'érythropoïétine dans le sang, mais ils ne savent pas faire la différence entre la forme endogène, produite par l'organisme, et la forme exogène, résultat d'un apport extérieur. Car l'EPO de synthèse, dite recombinante, est obtenue par génie génétique à partir de cellules d'ovaire de hamster chinois dans lesquelles a été introduit le gène de l'EPO humaine. Elle ressemble donc trait pour trait à sa forme naturelle. Encore que: dès 1990, des chercheurs suédois se rendent compte qu'en raison de la différence entre espèces (homme/hamster) et entre types de cellules (chez l'homme, l'EPO est fabriquée dans le rein), l'EPO de synthèse a bien les mêmes composition et structure, mais qu'elle n'a pas tout à fait la même charge électrique. Une différence très subtile, que le