Monte-Carlo, envoyé spécial.
Sale endroit pour un gardien. C'est truffé de recoins, d'entrées de tunnels sombres, de motor-home enchevêtrés, d'entrées dérobées, de coursives improvisées, de grillages trop faciles à escalader. Pour un gardien, le circuit dédale de Monaco est un enfer. Thierry Larre, la carrure dissuasive, affirme s'en accommoder. Du haut de ses presque deux mètres, il veille sur le matériel de l'écurie Benetton-Supertec. Sur un circuit normal, il se contente de faire la navette entre l'arrière du camion-atelier et l'entrée du stand de l'équipe franco-anglaise. Depuis dix ans qu'il travaille dans les paddocks de F1 comme agent de sécurité, il sait qu'à Monaco tout est plus compliqué. Si, il y a dix ans, se cogner à un gardien à l'entrée d'un stand était une exception, toutes les écuries ont aujourd'hui recours à ce type de protection. Un peu de paranoïa et beaucoup de technologie à protéger ont fait prendre ce virage à la F1.
Espionnage. Car les patrons d'écuries savent que l'espionnage industriel est une activité très prisée dans les paddocks de F1. «C'est vrai, chez Renault, on a déjà chopé des types d'écuries concurrentes habillés en touriste, avec un appareil photo à la main en train de mitrailler un moteur, ou essayant de se faire discret à l'entrée du stand. Dans ce cas-là, on demande gentiment la pellicule que l'on se charge de développer ou de détruire si le type ne coopère pas», confirme Thierry. A une époque, le V10 Renault qui gagnait presque à chaque