II a du plomb dans le bras droit, on le savait. Notamment depuis
qu'en 1998, à Roland-Garros, sorti des qualifs, il avait emballé le tournoi en s'offrant Agassi, Kuerten (tenant du titre), avant d'être stoppé par Pioline en huitième. Aujourd'hui, deux ans plus tard, encore en huitième de finale, on prend les deux mêmes (Pioline s'est défait samedi après-midi de l'Espagnol Albert Portas 6-4, 6-3, 6-3) et on recommence. Les deux mêmes? Peut-être pas. Car le plomb, le Russe Marat Safin, 20 ans (tête de série n° 12) en aurait enlevé un peu de son bras pour en mettre un peu dans sa tête. Il explique la manoeuvre ainsi: «J'ai compris que je n'ai pas toujours besoin de frapper la balle à 200 kilomètres heure. Que parfois il suffit de viser la ligne de fond.»
Chesnokov. Marat Safin, grand ado de 1,93 m, ne l'a pas compris tout seul. Il doit l'explication à un autres Russe, Andrei Chesnokov qui fut un personnage de Roland-Garros à la fin des années 80 (demi-finaliste en 1989). Un lifteur infatigable. Un crocodile qui ne venait de l'Est qu'escorté de représentants du régime soviétique. Il entraîne Marat Safin depuis le mois d'avril. Le Russe venait d'essuyer à Monte-Carlo une énième défaite dès le premier tour d'un tournoi. Le joueur peut-être le plus doué de sa génération n'en finissait plus d'exhiber sa nonchalance. Puissance de feu en berne. Toucher de balle en panne. Il avait commencé l'année en quittant d'entrée les Internationaux d'Australie. Ecopant au passage d'une amende pour