Et si tout Safin tout n° 9 mondial qu'il soit tenait tout entier dans un jeu. Lui, son mètre 93 et ses 81 kg, ses deux titres sur terre battue cette année, son statut d'épouvantail du tournoi. Tout ça à l'épreuve d'un jeu. Pas un petit jeu. Un de ceux qui vous classent un joueur de tennis. Un jeu au cours duquel, à 20 ans, l'on gagne son service ou l'on perd sur le central de Roland-Garros le premier quart de finale en tournoi du grand chelem de sa carrière.
Somptueux. Des jeux comme ça, le Russe Marat Safin en a disputé deux hier contre le Suédois Magnus Norman, n° 1 mondial au classement nouvelle formule de l'ATP et tête de série n° 3. Il n'en a gagné qu'un. C'était pour revenir à cinq partout dans la quatrième manche d'un match qui tournait depuis au moins deux sets au somptueux.
Mais deux jeux plus tard, tout Safin est réapparu. Le Safin capable de sauver vraiment sauver deux balles de match. Sur un énorme coup droit qui plonge Norman le nez dans la terre battue ou sur un revers croisé qui flirte avec la ligne et laisse le Suédois sur place. Il y avait eu, avant, cette attaque trop dilettante qui l'avait exposé au lob de Norman et ce énième service gagnant tutoyant les 200 à l'heure. Il y aura ensuite ces deux fautes directes qui donnent le match à Norman (6-4, 6-3, 4-6, 7-5 en un peu plus de trois heures). Cette raquette fracassée, la troisième du match. «Ça fait quarante-huit dans l'année», comptabilisera le Russe après le match, puis précisera : «Mais mon but da