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Libération

L'équipe de France est un club douillet.

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Grâce à un effectif et des méthodes presque inchangées depuis deux ans.
publié le 9 juin 2000 à 2h03

Wavre (Belgique), envoyé spécial.

Roger Lemerre n'a de cesse qu'il ne le répète : «L'équipe de France est devenue un club. On peut désormais en parler comme on parle des Girondins de Bordeaux, du PSG ou de Marseille.» Une seule différence, selon le sélectionneur national : «Un club appartient à un président. L'équipe de France, elle, appartient à tout le monde.» Peut-être. Reste que l'auréole d'Aimé Jacquet flotte au-dessus du groupe. Le fonctionnement de la sélection est un héritage. Son successeur le concède : «Il m'arrive de me retourner dans mon lit pour savoir si je dois faire la même chose qu'AiméÉ»

«Il n'y a qu'à regarder vivre le groupe», assure Lilian Thuram : d'un rassemblement limité à quelques jours par an, de joueurs engagés dans divers championnats européens, la sélection s'est transformée en communauté. La victoire de 1998, mais aussi la pérennité du staff et des joueurs ont donné une dimension nouvelle aux relations entre les Bleus. Les joueurs, unanimes, en attestent. «Avec ce vécu extraordinaire et cette stabilité, une complicité, des affinités se sont créées», assure Bernard Lama. Un cliché, mais aussi un fait : pour chacun des Bleus, le fait d'être sélectionné dépasse la simple reconnaissance de talent. Et revêt un aspect quasi affectif. «Je suis bien ici, dit Franck Leboeuf. Comme chez moi. On aime à dire que nous ne sommes que des relations de travail. Mais il n'y a pas que ça. L'équipe de France, c'est comme une drogue.»

Les Français, donc, forment aujour