Il faut bien que les introvertis s'expriment d'une façon ou d'une autre. L'Argentin Franco Squillari, 23 ans, a démontré sa méthode sur la terre de Roland-Garros. Campé loin derrière sa ligne, il tente de se confondre avec la bâche du fond du court et, de là, martyrise les balles avec d'effrayants coups droits, au bout d'un bras gauche surpuissant. Avant Albert Costa, dégoûté en quatre sets mercredi, le Marocain El-Aynaoui, Karol Kucera, le tombeur d'Agassi, ou encore Vanek et Popp avaient succombé à cet insoutenable traitement. Du coup, Squillari est le premier Argentin depuis dix-huit ans, et Jose Luis Clerc, à se retrouver dans l'ultime carré des Internationaux de France. Mais s'il s'agit bien d'une surprise, la présence de Squillari en demi-finale face à Magnus Norman ne doit rien au hasard. Parfois, un tableau favorable et des circonstances exceptionnelles peuvent propulser un bon joueur aussi loin. C'est loin d'être le cas pour Franco Squillari.
L'Argentin, que les techniciens les plus avertis avaient déjà remarqué à Roland-Garros l'année dernière (éliminé par Andre Agassi), doit surtout à son entraîneur Horacio de la Peña d'avoir pris conscience de son réel potentiel. Et si, à la demande de papa Squillari, décédé il y a quatre ans, de la Peña avait un oeil sur le rejeton dès 1994 et lui prodiguait quelques conseils, il ne s'est décidé à le suivre sur le circuit international que depuis le mois de novembre dernier. «La mort de son père a fait comprendre à Franco qu'il s