Juan Carlos Ferrero gagnera sans doute un jour Roland-Garros. Ce ne sera pas dimanche. Dimanche, c'est Gustavo Kuerten qui jouera sur le central sa deuxième finale sur la terre battue parisienne. Ses chances de la gagner face au Suédois Magnus Norman dépendront, pour beaucoup, de la façon dont il se sera remis de la demi-finale d'un niveau extraordinaire qu'il a livrée et remportée vendredi en trois heures trente-huit contre un Espagnol de 20 ans. Ce dernier disputait son deuxième tournoi du Grand Chelem, et dira, après sa défaite: «Non, je n'ai pas l'impression d'avoir joué le plus beau match de ma carrière. Si cela avait été le cas, j'aurais gagné au quatrième set.»
«Comme une finale». «C'était un très grand match, comme une finale», analysera Kuerten. Il y a quelques jours, il venait d'administrer une leçon d'intelligence et de vitesse à Philippoussis et disait: «Je suis encore très jeune, mais, en ce moment, je joue bien. Du coup, je ne peux pas écarter la possibilité d'atteindre la finale ici.» Cette finale, «El Mosquito», révélation du tennis espagnol cette saison, l'a entraperçue vendredi: «J'ai senti la victoire quand je menais 3-2 au quatrième set, mais elle m'a échappé.» A ce moment-là du match, il venait d'aligner deux sets et demi ahurissants de vitesse, de longueur, de précision, de justesse tactique. Deux sets et demi d'une agressivité absolue et constante en attaque. D'une défense prodigieuse. Courant sur toutes les balles, Ferrero renverse les situations les p