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Libération

Charleroi se rassure avant le match de la peur.

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L'image de la ville est en jeu pour Allemagne-Angleterre.
publié le 16 juin 2000 à 1h32

Charleroi envoyés spéciaux

La ville de Charleroi n'avait jamais osé imaginer pareille publicité. La cité wallonne, une des premières à se proposer pour l'Euro 2000, espérait voir jouer la France et l'Italie et faire plaisir à ses communautés du sud de l'Europe. Le tirage au sort lui a accordé le match jugé le plus dangereux de la compétition, celui qui oppose demain, au stade du Pays-de-Charleroi, l'Allemagne et l'Angleterre. Alors, depuis des mois, Charleroi focalise toutes les craintes et l'attention du monde entier. Plus de 3 000 policiers et gendarmes réquisitionnés des corps de toute la Belgique seront concentrés dans cette cité de 200 000 habitants. Par comparaison, seuls 1 900 agents des forces de l'ordre étaient sur pied pour le match Slovénie-Yougoslavie. "La réserve générale [CRS belges], les hélicoptères, les chevaux, les chiens, les lances à eau, tout sera mis en oeuvre", prévient le major Michel Rompen de la gendarmerie de Charleroi. Afin de ne pas créer une ambiance d'état de siège qui pourrait justement susciter l'agressivité, la plupart des policiers seront habillés en tee-shirt et sans képi. Moins visibles également, les quatre-vingts spotters et physionomistes, ces experts chargés de reconnaître les hooligans de la catégorie C (les plus féroces), se fondront dans la foule pour surveiller discrètement les supporters suspects.

Zones tampons. Bien que le stade n'aurait pas pu être moins bien situé, à savoir en plein centre-ville et engoncé dans des rues étroites