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Libération

Schmeichel rapièce ses premiers filets.

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publié le 16 juin 2000 à 1h32

Copenhague envoyé spécial

Stade de Hvidovre, banlieue dortoir de Copenhague. Entrée modeste dans le bâtiment qui longe le terrain. Côté rue, une affiche présente l'équipe danoise qui dispute l'Euro, sans joueur de Hvidovre. Le hall est bas de plafond, les murs orange. Après le hall, deux longs couloirs étroits peints en jaune canari damés de portes vert foncé, que des néons rendent encore plus lugubres. Dans la première pièce, deux murs sont occupés par des casiers remplis de paires de chaussures à crampons. Dans un coin, un homme aux cheveux gras est prostré sur son mégot. Et debout, au centre, tout en éveil, Kurt. 62 ans, petit, trapu, cheveux ras et gris, yeux très bleus cernés de rides profondes, gueule tannée par le grand air. Kurt Antonsen, 62 ans, dont trente-cinq ans dans le club, ancien président de l'équipe amateur. "75 % de ma vie est ici. Et jamais touché d'argent hein!"

A la seule évocation du nom de Peter Schmeichel, les yeux très bleus de Kurt s'emplissent de bonheur. "Ah, Schmeichel... Avec lui, on va redevenir un très bon club." Schmeichel, le grand, l'immense, le gardien de but vedette de l'équipe danoise, icône, intouchable, vétéran de 36 ans aux quelque 120 sélections en équipe nationale, gueulard sur le terrain, arrogant, battant, imbu de lui-même au point qu'il s'est mis à dos une bonne partie des journalistes sportifs danois.

Envahissant et incontrôlable. Aujourd'hui, Schmeichel est en préretraite au Sporting de Lisbonne, après avoir brillé des années à M