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Libération

Charleroi, de bruit et de rumeurs

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Portes closes et rideaux baissés lors du ""match de la peur"".
publié le 19 juin 2000 à 1h37

Charleroi envoyée spéciale

Fourbu, mais soulagé. "On a évité le pire. Bien sûr, il y a eu des incidents, mais contrôlés. La population n'est pas entrée en action. Ici, si l'on touche aux Carolos, les communautés se défendent et on risque le bain de sang." C'était la plus grosse crainte de Junior, DJ au stade du Pays de Charleroi et employé de la ville. Les 3 500 policiers mobilisés à l'occasion du match Angleterre-Allemagne de samedi soir à Charleroi, dont 120 à cheval, ont réussi à maîtriser les hooligans. 450 personnes ont été arrêtées en vingt-quatre heures, autant qu'à Bruxelles, déchargeant ainsi les policiers de Charleroi.

Les militaires ont mis deux avions C130 à disposition pour renvoyer chez eux les Anglais. "Nous avons fait plusieurs rotations à raison de 50 policiers et 40 hooligans par vol", raconte un responsable militaire. Un premier vol dès samedi après-midi vers Manchester a remis les supporters aux mains de la police anglaise. Repérés par les spotters dans les bars, les plus dangereux ont été arrêtés de façon préventive, comme l'autorise la loi belge.

Un scénario qui a permis d'éviter les émeutes qui terrorisaient les habitants. Au bar Coutereel, sur la grande avenue de Marchienne qui file vers les aciéries fermées, le patron turc avait néanmoins décidé de rester ouvert le soir du match. Dans cette commune de Charleroi, berceau de l'immigration turque, puis marocaine, tous les commerces avaient pourtant baissé leur rideau. Sur les conseils des autorités. "Ce ma