Menu
Libération

Bruxelles retenait son souffle

Article réservé aux abonnés
Hier soir, l'accès à la Grand-Place était filtré.
publié le 20 juin 2000 à 1h39

ruxelles envoyée spéciale

Au coup d'envoi de Belgique-Turquie, le centre de Bruxelles retenait son souffle, dans le calme léthargique d'une canicule ici inhabituelle. Depuis le milieu de l'après-midi, quelques centaines de supporters belges donnaient de la voix sur la Grand-Place, qui peut accueillir 8 000 personnes et dont l'accès était libre. Au coup de sifflet final, ils enterraient la Belgique. Et l'accès à la Grand-Place était filtré.

Foule bariolée. L'après-midi, l'attroupement, qui chante en brandissant fourches démoniaques en plastique et drapeaux belges, est essentiellement flamand. Foule bariolée et bon enfant sous ses casques à cornes rouge et jaune. Le soir, ce sont surtout des supporters turcs qui donnent du klaxon. Plus tôt dans la journée, la place n'accueillait que des groupes aussi clairsemés que festifs. Les petites ruelles adjacentes sont, elles, fermées par la police, inquiète d'un possible phénomène d'écrasement. "Nous n'avons pas ordre de fermer la place. Les incidents éventuels n'auront lieu qu'à l'issue du match. Alors, les barrages seront plus filtrants, surtout si les Anglais veulent se venger des Turcs", explique un policier. Les groupes d'Anglais sont dissuadés d'aller vers la Grand-Place. Les rues qui descendent vers la Bourse, lieu d'incidents violents samedi soir, sont désertes. Beaucoup de Bruxellois préfèrent voir le match à la maison.

Devant le Grand Café, un gamin de Bruxelles, drapé dans un drapeau turc, charrie un Belge. "Les Turcs vont vous