Bruxelles envoyée spéciale
"Quand les Italiens gagnent, on les laisse fêter leur victoire sur la Grand-Place et quand nous on perd, on n'a pas droit d'y aller fêter notre sortie de l'Euro." Les peintures jaunes et rouges dégoulinaient sur les joues de ce supporter belge déçu, de retour du stade du Roi-Baudouin, lundi soir quand les Diables Rouges ont tiré leur révérence.
C'est la première fois qu'un pays organisateur d'une grande compétition de football disparaît dès la fin du premier tour. Mais à Bruxelles, on se console à sa manière. L'éclairage public a été coupé la nuit, comme pour accompagner les Diables et leur gardien Filip De Wilde, trop abonné à la floche, dans les ténèbres. L'engouement des Belges pour leurs Diables avait pourtant bien démarré, renouant avec le passé déjà lointain de la bande à Scifo.
Sympathie. Il faut dire que la rondeur de Robert Waseige, l'entraîneur, y était pour beaucoup. Lui qui a su reconnaître, lors de sa première défaite face à l'Italie, que "l'adversaire a quelque chose qu'on n'a pas". Cette équipe attire forcément la sympathie tant elle sait gagner son match contre les Suédois en jouant mal et perdre contre les Italiens puis les Turcs en étant fière de son jeu. Comprend qui peut. La sélection plie pourtant ses bagages hier "dans l'indifférence des grandes nations du football", commente la presse, sans chagrin excessif. "Je suis déçu mais pas frustré", analyse l'entraîneur qui doit désormais préparer la qualification belge pour la Coupe du