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Libération

Les pieds d'Orange

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par Daniel JEANDUPEUX
publié le 21 juin 2000 à 1h41

Le manager de Caen examine pour "Libération" l'évolution de l'équipe de France et de ses adversaires durant l'Euro.

Ma vie de football ne m'a guère donné l'occasion de côtoyer les Hollandais. Un match international contre les Pays-Bas. Un match d'anciennes gloires qui m'a permis de porter le même maillot que Rep, les frères Van de Kerkhof et Van Kray. (Epoustouflant. Dernier défenseur, oeuvrant souvent en infériorité numérique contre l'équipe tchécoslovaque vainqueur de l'Euro 72, il récupérait le ballon sans s'affoler, tentait même le petit pont pour relancer). Et une semaine passée à Amsterdam pour étudier les méthodes d'entraînement de l'Ajax de Van Gaal. Ce dernier souvenir, antipathique parce que Louis avait refusé de me recevoir, alors qu'en d'autres lieux, Lippi, Trappatoni, Hitzfeld, Capello, Luxemburgo, Keegan et bien d'autres m'ont offert le couvert, me permet certaines considérations.

Le Hollandais a confiance en lui. Il se soucie plus d'efficacité, de victoire, de gain que de son image. Ce qui ne déclenche pas un amour immodéré à son égard, mais qui a le mérite de la franchise. Ces caractéristiques sont souvent l'apanage des champions. Et les Néerlandais sont des compétiteurs. C'est ce qui peut les rendre désagréables.

Ce profil mental très marqué n'explique pas tout. L'apport de joueurs des ex-colonies (Gullit, Rijkaard, Davis ou Kluivert) non plus. Les succès du football hollandais tiennent depuis deux décennies grâce à des méthodes de formation des jeunes, qui so