Berlin de notre correspondante

La faillite, l'enterrement, l'humiliation... Les commentateurs allemands ont dû chercher les mots qui font très mal pour tenter d'exprimer le drame vécu mardi soir sur la pelouse de Rotterdam. Le 3-0 infligé par les remplaçants portugais jette le tenant du titre à la porte de l'Euro 2000 mais marque aussi sa plus mauvaise performance de l'après-guerre. D'autres pays y auraient peut-être vu une correction bien méritée pour une équipe désunie et vieillissante. Pour l'Allemagne, cela s'appelle une "honte" nationale.

"Vous êtes les bons à rien du foot en Europe! L'Allemagne a honte pour vous!", hurlait hier en énormes caractères la une du quotidien populaire Bild. Sur fond noir, signe du deuil des espoirs de l'ancienne grande nation du football, un ballon noir-rouge-or dégonflé résume le problème: le foot allemand n'a plus ni jus, ni souffle.

"Plus d'idoles". "L'équipe allemande se suicide", glapissait aussi le BZ, quotidien populaire de Berlin, reprenant aussi l'idée d'une humiliation nationale: "Nous avons honte!" Selon le BZ, les onze ont fait bien pire encore que se faire étriller par les Portugais et bouter hors de l'Euro: ils ont failli à leur mission de footballeurs nationaux. "Nos enfants n'ont plus d'idoles", larmoie le quotidien.

Bien consciente d'avoir mordu la pelouse, l'équipe a d'ailleurs été la première à battre sa coulpe. Erich Ribbeck, l'entraîneur déjà très contesté et en sursis avant cet Euro, a annoncé sa démission immédiate. Arrivé