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Libération

""Nous ne valions rien et nous le savions.""

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Après la défaite, les Anglais s'autoflagellent.
publié le 22 juin 2000 à 1h42

Bruxelles envoyé spécial

Les Anglais ont avalé leur langue et leur fierté. La défaite de leur équipe, mardi soir à Charleroi, contre la Roumanie, les a renvoyés à une réalité qu'ils connaissaient pourtant bien. Plus un chant, donc, de toute la nuit. Ni à Charleroi, ni à Bruxelles près de la Grand-Place où, depuis le début du tournoi, ils avaient édifié leur quartier général.

Les langues se sont seulement déliées hier matin, devant la violence des titres des quotidiens populaires. Comme le Sun, le Daily Star n'a choisi qu'un seul mot: "Out". Avec une précision cruelle: "Nous ne valions rien et nous le savions." Près de la place Charles-II, qui avait été la proie des fans anglais et des chaînes télé à sensation, un Anglais d'une trentaine d'année se morfond: "Nous ne savons pas jouer au football, c'est tout."

Le Daily Telegraph ironise quelque peu en titrant "Ils reviennent à la maison", en faisant allusion à la chanson composée spécialement pour l'Euro 96 "Le football revient chez nous" reprise pendant une semaine par les fans britanniques. Le Daily Mail, de son côté, rappelle que l'Europe va enfin pouvoir respirer. Jeff Powell commence son article sur un ton sarcastique: "Pour le sacro-saint soulagement du monde civilisé, les barbares anglais ont été mis en déroute hier soir et ne devraient plus se montrer cet été."

L'équipe nationale est usée, vieillie, décevante. Tout anglais encore présent hier en Belgique tenait ce même discours. Mais, parallèlement à l'élimination de derniè