Je suis un simple spectateur de football et je ne tiens à pas à tirer de morale particulière de cet Euro. En revanche, cette compétition me frappe d'abord pour deux raisons qui n'ont rien à voir l'une avec l'autre. D'abord les tensions avec la presse écrite et ensuite le glissement lexical du mot coaching qui est une expression jusque-là employée dans le vocabulaire du basket.
Il me semble que les stigmates du Mondial 1998 sont encore vifs, du moins si j'en juge par les tensions que j'ai pu lire ici et là. La presse est irritée et pense que l'équipe de France la boude. En fait, je crois qu'il s'agit d'un quiproquo. D'un côté, la presse vit dans le fantasme et presque parfois dans le virtuel. Elle demande du rêve pour ses lecteurs. D'un autre côté, les techniciens du sport ont les pieds sur terre. Roger Lemerre, par exemple, vit avec les emmerdements du quotidien et n'a que faire du rêve. On sait que la presse est par nature assez peu patiente. Elle réclame des résultats et des vedettes à la une. Le technicien, lui, demande du temps pour construire une équipe. Je l'ai éprouvé, d'une moindre mesure, lors de l'Euro de basket l'an dernier. Par ailleurs, je pense que, si les rapports sont si tendus aujourd'hui, c'est que l'estime réciproque entre journalistes et techniciens s'est estompée. Les joueurs pensent que la presse peut se tromper tant qu'elle veut, elle ne sera jamais sanctionnée, tandis qu'eux n'ont pas ce luxe. C'est une injustice dont souvent les joueurs parlent entre