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Libération

Ces buts venus du sud

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par Gilles Dhers et Daniel JEANDUPEUX
publié le 23 juin 2000 à 1h45

Allemagne et Angleterre au tapis, renversés par le Portugal et la Roumanie. Danemark, Norvège et Suède renvoyées. Yougoslavie et Espagne qui marquent sept buts dans une rencontre décisive pour la qualification. Et une équipe de France qui affiche sa confiance.

Le Nord sombre. Le football de force et de course est mort. Les partisans du duel tout crin, du combat d'homme à homme, sont pénalisés par la nouvelle interprétation du "code" de bonne conduite. Le contact trop appuyé est devenu illégal. La technique est protégée. Les pays du Nord de l'Europe souffrent. Eliminées la Norvège, la Suède, le Danemark, nations de football athlétique et organisé, au style de jeu monomaniaque tout à coup dépassé.

Le premier tour de cet Euro marque la victoire des techniciens et de la virtuosité. Finie l'efficacité des longs ballons balancés en avant. La feinte hypnotise la force. Place au jeu court, à l'inventivité et à la vivacité. Un décalage encore plus flagrant quand l'Allemagne aligne trois joueurs de plus de 35 ans et que l'homme de confiance de son entraîneur, Lothar Matthaus, est presque un quadragénaire.

Technique et physique. Si la démarche rigide des Anglo-Saxons est tourneboulée par la malice des latins, c'est peut-être aussi parce que ces derniers ont peu ou prou comblé leurs retards en matière de physiques. Roger Lemerre : "C'est dans la créativité, le talent et la technique que l'on s'exprime aujourd'hui. Si l'on peut y ajouter la puissance et la qualité athlétique, c'est encore m