Ijmuiden (Pays-Bas), envoyés spéciaux.
Et si Roger Lemerre n'était qu'un gros cachottier? Un type qui disait, quand il a succédé à Aimé Jacquet à la tête de l'équipe de France, qu'il avait deux missions: 1) qualifier la France pour l'Euro; 2) passer le cap des matchs de poule dans cet Euro. Un sélectionneur qui assurait "vivre au jour le jour" et qui, tout à trac, hier, au lendemain de la défaite contre les Pays-Bas (3-2), assène: "L'équipe de France est en pleine mouvance, en plein bouillonnement. Cet Euro prouve que les choses sont en train de bouger. Le chantier est en marche. La Coupe du monde 2002 peut très bien se préparer."
Contents. Lendemain de défaite, donc. Sans gueule de bois. Tout le monde il est beau, tout le monde il est - presque - content. Les Néerlandais, parce qu'ils pourront continuer la compétition sur leurs pelouses et devant leur public. Les Français, qui retrouveront la Belgique - "A Bruges, on est bien", dit Patrick Vieira. Et, du même coup, les Espagnols en quart de finale - "C'est mieux que les Yougoslaves dont on craignait le vice et les qualités individuelles", souffle Vincent Candela. Et peu importaient les trois buts encaissés mercredi, dont deux sur des erreurs de concentration défensive: "C'est pas méchant", relativisait Robert Pires. "On est déçu par le résultat, mais pas par la performance, assurait Frank Leboeuf. Le contenu a été bon."
"On ne peut pas occulter le résultat. Mais il fallait un vainqueur",disait Lemerre, finalement séduit par la