Madrid de notre correspondant
Il fallait le voir exulter. A l'issue de la folle rencontre de mercredi contre la Yougoslavie, lorsque l'Espagne se qualifie à quelques secondes du coup de sifflet final, le sélectionneur José Antonio Camacho était parmi les plus déchaînés. En cas de défaite, c'était un retour au pays dans les larmes et une démission assurée.
Pour ce petit homme rondouillard de 45 ans, porteur de tous les espoirs espagnols depuis sa prise de fonction en septembre 1998, cela eût été une terrible déconvenue. Jusqu'au début de cet Euro 2000, le monde du foot espagnol à l'unisson chantait les louanges de Camacho, comme s'il était détenteur d'une quelconque potion magique. Pour tous, "Camacho la Gagne", c'est l'antidote contre la malédiction historique de la "Selección" (l'équipe nationale, ndlr).
Hégémonie des clubs. Car le palmarès de l'Espagne n'a rien de reluisant. Un championnat d'Europe remporté en 1964 et une finale perdue contre la France en 1984. En Coupe du monde, hormis une honorable quatrième place en 1950, l'équipe n'a jamais dépassé les huitièmes de finale. C'est bien maigre pitance pour une nation où les matchs battent tous les records d'audience et où certains clubs, comme le Real Madrid et le F. C Barcelone figurent aux premières places européennes en matière de budgets et de palmarès (huit coupes des champions raflées par le Real Madrid).
Lors du Mondial 98, l'Espagne, sous la houlette du sélectionneur basque Javier Clemente, faisait figure d'un des fav