Le cyclisme, depuis quarante-huit heures, ronchonne toute la journée et quand il se couche, c'est pour se retourner sans cesse dans son lit, tellement cette histoire le travaille. Il était entendu, depuis la réunion du 25 mai à Genève, que la décision d'avaliser la méthode de détection de l'EPO (érythropoïétine) dans les urines, mise au point par les docteurs De Ceaurriz et Lasne du laboratoire antidopage de Châtenay-Malabry, appartenait aux trois experts choisis par le Comité international olympique (CIO).
Le Tour de France aurait bénéficié le premier de cette avancée de la science et chacun en chantait déjà l'avantage. Le CIO aurait ensuite marché sur les mêmes traces pour les Jeux olympiques de Sydney. Comme la méthode avait été publiée dans la revue scientifique Nature, première condition exigée par l'Union cycliste internationale (UCI), la famille du vélo attendait, impatiente, que les experts disent le fond de leur pensée.
Deux sur trois. Or il est arrivé une chose infiniment drôle à l'un des trois experts du CIO au moment de rendre son avis jeudi: il s'est perdu en route. C'est donc à messieurs Segura (Espagne) et Hemmersbach (Norvège) qu'est revenu l'honneur de pondre une note de mise en garde à l'attention de l'Union cycliste internationale. Qui dit quoi? Que les médecins français sont des scientifiques formidables mais, selon eux, dans ce genre d'affaire, il faut s'entourer de toutes les "précautions". Car derrière chaque cycliste se cache un avocat qui, comme on le