Menu
Libération

""Délit d'initié"" sous le sabot d'un cheval

Article réservé aux abonnés
publié le 26 juin 2000 à 1h53

Marseille de notre correspondant

C'est la fin d'un secret bien gardé. A partir du programme d'été, qui démarre le 13 juillet, le déferrage devra être signalé avant chaque course PMU. Jusqu'ici, cette pratique, qui consiste à enlever deux ou quatre fers quelques minutes avant l'épreuve et permet aux trotteurs de gagner en rapidité, n'était pas communiquée aux parieurs. Coutume certes légale, mais dont la confidentialité la rapproche d'un "délit d'initiés", selon Gaspard Aqué, un turfiste des Bouches-du-Rhône parti en guerre contre le déferrage. "Les parieurs sont trompés, accusait-il (Libération du 30 novembre 1999). Si vous ne faites pas partie du petit cercle, vous ne savez rien, et vos chances de gagner sont réduites."

Gaspard Aqué a déposé plainte au tribunal de Marseille, et le parquet a ouvert une enquête préliminaire à l'automne. Selon Gaspard Aqué, les professionnels ne voulaient pas déclarer le déferrage, car ils espéraient se garder les bons tuyaux: ainsi ils déferreraient uniquement le jour où ils pariaient gros et leurs proches avec. Fantasme! rétorquent les entraîneurs: ils marchent à l'intuition et ne peuvent se décider qu'à quelques minutes du départ, selon l'état de la piste et celui du cheval, donc trop tard pour avertir les parieurs.

Sous l'effet de la polémique et d'une campagne de la presse spécialisée ("Ferré, tel trotteur équivaut à un valet, mais déferré, il vaut un as...", écrivait Paris-Turf), la Société d'encouragement à l'élevage du cheval français a m