Menu
Libération

Asymétrique

Article réservé aux abonnés
par Daniel JEANDUPEUX
publié le 27 juin 2000 à 1h55

Le manager de Caen examine pour "Libération" l'évolution de l'équipe de France et de ses adversaires durant l'Euro.

Le match France-Espagne relance quelques questions. Cette équipe de France de Roger Lemerre déroute. La présence de Djorkaeff sur le terrain empêche une organisation rigoureuse. Youri est-il attaquant, milieu de terrain? Peut-il jouer sur un côté? Sait-il défendre? Oui et non. Il est tout et il n'est rien de tout ça. Comme Zidane. Mais plus buteur. Il renifle l'occasion. Le jeu devient accessoire. Djorkaeff est un chasseur de buts. Qui gâche peu de cartouches. Un tir. Un but. La froide efficacité sidère. On comprend mieux Roger Lemerre et Aimé Jacquet avant lui. L'entraîneur est prêt à renoncer à une maîtrise du jeu, à un ascendant athlétique, à un pressing soutenu, à des envolées spectaculaires, à une protection hermétique de la défense pour conserver son tueur à gage dans ses rangs. Zizou a un peu le même profil. Moins irrésistible en phase terminale. Il se laisse porter par ses inspirations, son instinct et sa créativité. Zizou et Youri sont des électrons libres, qui obligent leurs coéquipiers à compenser leurs déplacements. Avec quelques accrocs, si l'on se souvient du début de match tonitruant des Espagnols. Thuram à la peine face à Munitis, cela s'explique par le manque de soutien du milieu extérieur à son arrière latéral. Le chemin à parcourir par le milieu axial est souvent trop long pour venir porter secours au défenseur. Vieira et Deschamps arrivaient