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Libération

Footballeurs, lâchez-vous!

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par Christian DYOT
publié le 28 juin 2000 à 1h50

Christian Dyot, 41 ans, est entraîneur national de judo et ancien coach de Marie-Claire Restoux. Depuis

cette année, il est chargé des missions internationales au sein de la Fédération.

Les agissements des supporters sont souvent à l'image de ceux des joueurs. C'est déplorable. Aller titiller les tifosi contre leurs propres grillages après un but prouve que les joueurs ont besoin de leur agressivité. Celle qu'ils devraient savoir canaliser sur le terrain. Car comme en judo, sortir des lignes est interdit en football. Une règle qui n'est pas souvent respectée. Ni avec le public, ni avec l'adversaire.

Joueurs, jouez votre rôle de régulateur d'humeur, arrêtez de hurler après l'arbitre. Vous avez le pouvoir d'orienter les pensées, alors ne vous gâchez pas et ne gâchez pas ceux qui vous regardent en exemple. En judo, le respect de l'arbitre et de l'adversaire nous vient directement des samouraïs. Pour se défouler, un judoka tient à bout de bras son vis-à-vis. Son sort est entre ses mains. S'il commence à arbitrer le combat à la place de l'arbitre, il perd un temps précieux, du réflexe et de la vitesse d'exécution. En football, c'est pareil. Crier après une décision ne fait qu'accélérer le processus de sanction. Contrôlez votre énergie et rendez-la utilement, jusque dans vos interviews. Comment expliquez-vous votre capacité à vous rouler par terre après un but, pour ensuite dire après le match et à demi-mot des banalités?

Lâchez-vous aussi à ce moment-là. Vous en avez le droit. Votre