Amsterdam de notre correspondante
Avec trois buts à son actif dans le match exceptionnel qui s'est clôt par un 6-1 contre la Yougoslavie, Patrick Kluivert est devenu le nouveau héros national aux Pays-Bas. Les superlatifs ne tarissent plus, il est considéré aujourd'hui comme un des meilleurs attaquants du monde. Sa rapidité, sa force physique et son habileté remplissent d'admiration. Pourtant, ce jeune homme de 23 ans, né à Amsterdam de mère antillaise et de père surinamien, actuellement sous contrat à Barcelone, entretient des rapports d'amour-haine avec les Néerlandais.
Il y eut d'abord de l'amour. C'était en 1995 et Patrick Kluivert venait d'être transféré de l'équipe des jeunes de l'Ajax à l'équipe officielle. Quelques mois plus tard, lors de la finale de la Ligue des champions à Vienne contre le Milan AC, il marquait un but décisif et menait ainsi son club à la victoire. A 17 ans, Patrick Kluivert devenait le nouvel espoir du football néerlandais, peut-être aussi prometteur que ne l'avait été Marco Van Basten, lequel prenait sa retraite.
La lune de miel allait être de courte durée. Non que les Néerlandais ne se reconnaissent pas dans ce joueur de couleur. "Patrick est un Amstellodamois jusqu'au bout des ongles", estime un spécialiste sportif. Mais ce que les Néerlandais détestent, c'est l'irresponsabilité. Or, quelques mois après son but magique, roulant trop vite, il provoquait un accident de la route entraînant la mort d'un directeur de théâtre. La jeunesse et le tempéra