Un délégué qui trahit son mandat, une affaire de corruption qui se révèle être un gag monté par une revue satirique, des enquêtes en cours et un pays tout entier, l'Afrique du Sud, à la fois rageur et atterré de n'avoir pas décroché l'organisation de la Coupe du monde 2006 pour laquelle il partait favori.
La désignation de l'Allemagne, jeudi après-midi, pour accueillir le Mondial de football s'est fait dans la douleur et la confusion. Elle risque de coûter son poste au Néo-Zélandais Charlie Dempsey, président de la Confédération de football d'Océanie (OFC) depuis trente-quatre ans, qui avait été mandaté pour donner sa voix à l'Afrique du Sud après l'élimination de la candidature anglaise. Il s'est finalement abstenu lors du dernier tour du vote organisé par le comité exécutif de la Fédération internationale de football (Fifa), laissant ainsi la voie libre au triomphe de Berlin. Son abstention a en effet permis à l'Allemagne d'obtenir la Coupe du monde par 12 voix contre 11. Si Dempsey avait suivi les consignes de sa confédération, les deux pays se seraient retrouvés à égalité, et la voix du président de la Fifa, Joseph Blatter, favorable à Pretoria, étant prépondérante, l'Afrique du Sud aurait gagné.
Hier, Trevor Mallard, ministre néo-zélandais des Sports, a déclaré : "Je suis choqué qu'un individu semble avoir abusé de son droit de vote en ne tenant aucun compte des instructions." Si Charlie Dempsey a affirmé n'avoir "pas de regret", Keith Cooper, porte-parole de la Fifa, évo