Lourdes envoyée spéciale
Le bijoutier n'est pas rancunier. Qu'on en juge. La société du Tour a préféré inviter in extremis l'équipe danoise Memory Card, au nez et à la barbe de la toute nouvelle équipe française Delatour, dont le vélo est "un vrai bijou" comme dit sa publicité. Tout cela a fait scandale, les coureurs français faisant même, le mois dernier, une mini-grève au départ de la Classique des Alpes, sur l'air de "Delatour au Tour!". Et bien, Delatour est pourtant bel et bien présent sur la Grande Boucle. Mais pas avec ses neuf coureurs. Avec quatre voitures bariolées, surmontées d'un solitaire gigantesque et d'un gros diamant bien taillé, dans la caravane publicitaire. Coincées en 22e position après les aspirateurs de Polti et avant les voitures de la CFDT, de FO et des rillettes Bordeau-Chesnel.
Menues breloques. Tous les matins, avec une heure d'avance sur les coureurs, la caravane franchit la ligne de départ sous les applaudissements du public et les compliments de Daniel Mangeas, l'ineffable speaker du Tour, juché sur son podium. Chaque sponsor a droit à son petit couplet. Le Crédit Lyonnais et son maillot jaune, le PMU et ses sprints admirables. Les sponsors des équipes cyclistes comme Bonjour, Saeco, Polti ou Cofidis ont droit, non seulement à une petite réclame sur la qualité de leur machine à café ou à téléphoner, mais aussi à des éloges sur la bravoure de leurs coureurs qui se sont montrés dans l'étape de la veille. Quand arrivent les quatre chars Fiat de Dela